アレクサンドラ・ギュフォア&クロエ・ギィユマン展
2014年より継続しているブザンソン美術高等学院大学(フランス)との協働プログラムの枠組みで来日し、パレ・デ・パリでレジデンスをおこなってきたアレクサンドラ・ギュフォアとクロエ・ギィユマンの滞在制作展を開催します。ぜひご高覧ください
展覧会場: パレ・デ・パリ(高崎市大橋町96-2)
開催日時:
8/17(金)16:00~18:00
8/18(土)14:00~18:00
8/19(日)13:00~16:00
観 覧 費: 無料
アレクサンドラ・ギュフォア&クロエ・ギィユマン(フランス)
主催:パレ・デ・パリ / 共催:ブザンソン美術高等学院大学
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補完と均衡
~アレクサンドラ・ギュフォア&クロエ・ギィユマン展によせて~
アレクサンドラ・ギュフォアとクロエ・ギィユマンは、フランスのブザンソンとモンペリエを拠点に活動する若手アーティスト。共に制作をすることが多い。アーティスト・デュオPamelasとして、二人で同じ作品を制作することもある。また、制作過程で互いに影響を与えつつも、別々の作品をつくることもある。
共に活動をすることが多いにしては、それぞれのつくりだす形象はかなり異なっている。アートをどうとらえるかという点でも違いが認められる。二人とも、アート作品があるアイデアを伝えるということに異存はない。ただし、そのアイデアというものがどのようなものであるかについて両者のとらえ方には隔たりがあるのだ。喩えて言うならば、二人とも認識と世界とのあいだにフィルターをもっているが、それぞれのフィルターは相反する作用をしている。
アイデアという言葉は、英語ではidea、フランス語ではidée、そしてドイツ語ではideeにあたり、これらの言葉の語源はギリシャ語のidea(イデア)である。エルヴィン・パノフスキーは、イデアという言葉が美術史におけるどの時点で二つの意味を持つようになったのかを探った。その時期とはイタリア・ルネサンスであるという。
「(……)「イデア」という表現は、十六世紀には二つの本質的に異なった芸術理論上の意味をもちうることになる。
一 イデア=自然を凌ぐ美の表象。たとえば、アルベルティとラファエッロの場合がそうである。これはのちになって初めて「理想」という概念に定着する。
二 イデア=自然から独立した形象一般の表象。これはとりわけヴァザーリの場合に見られる。この場合、すでに十三世紀と十四世紀にそうであったように、イデアは「思想」(pensiero)や「想念」(concetto)と同じ意味で使われている。この用法は、後の十六世紀には支配的となるものの、十七世紀には、新たに定着した「理想」という概念の陰に隠れてしまう。こうした意味でのイデアという表現は、あらゆる芸術的表象を指す。すなわちそれは、精神のなかで計画され、外的な表現に先立つもので、われわれが「主題」もしくは「題材」 と呼び習わしているものに帰着する。」
(パノフスキー『イデア』平凡社p. 101)
パノフスキーによれば、イデアのこの二つの意味はルネサンス期にはまだはっきりと区別されておらず、数世紀を経て明確になっていくのだが、アーティストが二種類に分かれていく端緒はこの時代に認められる。一方のアーティストは、神の啓示、あるいは宇宙や霊的なものといった超越的存在から降りてきたインスピレーションとしての「理想」を内に持つ。もう一方のアーティストは、科学者が自然に対峙するように、現実世界に向き合うなかで「コンセプト」をつくりだす。このような立ち位置の相違は、数多くの問いを後に生むことになる。たとえば十七世紀には、彫刻家見習いがどのように鍛錬を積んだらよいかについて、神の啓示を受けた偉大な先達の作品を摸刻して腕を磨くべきか、それとも、現実の肉体に直接向かうべきか、という議論がなされた。フィルターの比喩をもちいれば、「理想的」なフィルターをとるか、それとも、「コンセプチュアル」なフィルターをとるかということになる。この二様のフィルターは、ごく大まかには観念論と経験論とに対比することができる。いずれにしても、アーティストの心情といった情緒的な話とはかかわりがない。美術作品は、ある個人の心の奥底を表出しただけのものではないのである。
それでは二つの極のうち、どちらを選ぶべきなのだろうか?この問いに明確な答えはない。ひとつ言えることは、十八世紀に形成され近代美術の枠組みをつくっていく美学において、根幹をなす哲学的な問いとなっていくということだ。わかりやすく言い換えれば、アーティストがモデルに向かうときにつくりだすフィルターは何か、鑑賞者がその作品のなかに見出すフィルターは何かということであり、突き詰めれば、主体と客体の関係は何かという問題に帰着する。
このような問いにしても、また「イデア」に複数の意味があるということにしても、日本ではあまり馴染みのない議論であり、複雑にからみあって見えることだろう。西欧世界では長い年月をかけて考察されてきた主体性というものは、日本では強く関心を惹く問題ではないようだ。このテクスト自体、日常的な関心事から遠く隔たって感じられるかもしれない。
アレクサンドラ・ギュフォア&クロエ・ギィユマン展の魅力のひとつは、そのように複雑な問題をごくシンプルに見せてくれるということだ。たしかに、言葉による説明では理解しにくいことが、画像では直感的に把握できることがある。二人のうち、クロエ・ギィユマンのデッサンは内的理念のインスピレーションに端を発するものであるし、他方、アレクサンドラ・ギュフォアは、むしろコンセプチュアルなやり方で形象をつくりだす。両者の作品に共通するのは、どちらも遊び心があり、高崎で滞在する日常のなかですくいあげた形象をもちいているということである。さきほどのやや難解な哲学の話とはまったく印象の異なる、わかりやすく、気負わない展覧会となっている。
両タイプのアーティストたちは美術史をとおして対立する傾向があったが、アレクサンドラ・ギュフォアとクロエ・ギィユマンはむしろ互いの相違を楽しんでいる。そもそもアーティスト・グループというものは個性の異なるアーティストたちが活動を共にするものであり、次のことが問題となる。協働をとおして唯一のフィルターをつくっていくのか、それとも、異なるフィルター間のバランスを目指すのか?この展覧会の挑戦は、まさにそこにある。
フレデリック・ヴェジェル、須藤佳子
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Nous avons le plaisir d’accueillir l'exposition suite à la résidence d'Alexandra Guffroy et de Chloé Guillermin au « palais des paris ». Cette résidence est issue d'un partenariat avec l'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon.
L'exposition sera ouverte:
le vendredi 17 août de 16H à 18H
le samedi 18 août de 14H à 18H
et le dimanche 19 août de 13H à 16H
Le « palais des paris » se trouve à 200 mètres de la gare de KitaTakasaki, à l'adresse 96-2 Ohashimachi, dans la ville de Takasaki au Japon.
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équilibres contradictoires
Alexandra Guffroy et Chloé Guillermin sont deux jeunes artistes qui mènent ensemble des expériences depuis plusieurs années, que ce soit en construisant une œuvre commune avec le collectif « Pamelas », ou lors de collaborations dans lesquelles chacune garde la spécificité de son travail personnel tout en interagissant avec l'autre.
Il est remarquable que ces deux artistes produisent des œuvres individuelles très différentes au niveau des formes. Sur un plan intellectuel aussi, nous pouvons saisir que chacune porte un décalage avec l'autre. Si les deux artistes acceptent volontiers une définition très générale, par exemple celle que l'art permettrait de véhiculer des idées, il y aurait néanmoins un écart sur la nature exacte de ces idées. Métaphoriquement, c'est comme s’il y avait l'existence de deux filtres distincts entre leurs consciences et le monde.
Erwin Panosky a cherché dans l'histoire de l'art, à quelle période émerge la double définition d'une idée, le mot issu du grec ancien Idea. Ce moment se situerait à la renaissance italienne.
" Le terme d' « idea » peut donc au XVIe siècle (…) posséder en théorie de l'art deux significations essentiellement différentes.
1) (Par exemple chez Alberti et Raphaël) : Idea désigne la représentation que l'on a d'une beauté qui dépasse la nature, au sens où s'entendra, mais plus tard seulement le concept de l' « Idéal ».
2) (Par exemple chez Vasari et chez d'autres) : Idea désigne la représentation que l'on a d'une image indépendante de la nature et possède la même signification que les notions de « pensée » ou de « concept » (…). Le terme d'Idea désigne donc en ce sens (…) toute représentation artistique qui, d'abord projetée dans l'esprit de l'artiste, préexiste à sa représentation au-dehors et peut justement désigner ce que nous avons l'habitude d'entendre par le « sujet » ou par le « projet ». "
(Erwin Panosky, Idea, p.86)
D'après Erwin Panosky, ces deux définitions d'une Idea ne sont pas encore élaborées à cette période, et ces différences qui ont été tout d'abord intuitives, ont mis plusieurs siècles à se préciser. Nous pouvons néanmoins supposer que c'est le début d'une opposition entre deux typologies d'artistes. D'un côté existerait un type d'artistes possédant un « idéal », une sorte d'inspiration donnée directement par un dieu, par le cosmos, par n'importe quelle supériorité ou transcendance. D'un autre côté existerait un autre type d'artistes produisant des « concepts » dans un rapport avec le monde réel, et par une démarche se rapprochant d'une science de la réalité. Ces deux positions distinctes ont posé de nombreuses questions durant les siècles qui ont suivi. Par exemple au XVIIe siècle, pour un élève voulant devenir artiste, était-il préférable de copier les « anciens » c'est-à-dire de s’entraîner à copier les sculptures célèbres d'artistes qui auraient été touchés par l'inspiration, ou était-il préférable de copier directement un corps vivant qui aurait été plus réaliste ? En reprenant la métaphore du filtre, il en existerait de types plutôt « idéaux » ou plutôt « conceptuels », l’œuvre ne serait alors pas l'expression directe de l'artiste ou du monde, mais serait issue d'un certain tamisage parmi plusieurs possibilités. Quel est le meilleur choix entre ces bornes opposées, quel est le filtre que construit un artiste face à son modèle, ou plus précisément, quelle est la relation entre un sujet et un objet ?
Ces différences entre plusieurs Idea, peuvent sembler extrêmement complexes pour le spectateur japonais voulant venir voir l'exposition au « palais des paris ». En effet, cette longue construction historique de l'identité individuelle en Occident n'a eu que peu d'influences au « Pays du Soleil Levant ». Ce petit texte peut ainsi paraître délicat, étrange, très peu spontané.
Une des grandes qualités de l'exposition d'Alexandra Guffroy et de Chloé Guillermin est de mettre en forme très simplement cette complexité. Ce qui n'est pas compréhensible par les mots est saisissable intuitivement par les images et leurs métaphores. En effet, alors que Chloé Guillermin produit des dessins qui sont plutôt issus de l'inspiration d'un idéal intérieur, Alexandra Guffroy produit des formes appartenant davantage à la démarche conceptuelle d'une analyse sociale. Mais toutes deux utilisent des éléments ludiques qui émergent du quotidien, et qu'elles ont récoltés durant leur séjour à Takasaki. Elles affichent un amusement, une simplicité, une légèreté très éloignée des sombres débats philosophiques.
Si l'histoire de l'art a eu tendance à voir s'affronter deux types d'artistes opposés, Alexandra Guffroy et Chloé Guillermin prennent plaisir à mettre en relation leurs différences. Elles posent ainsi une question centrale du collectif d'artiste : est-ce qu'un collectif produit un seul filtre commun et cohérent mené conjointement par plusieurs artistes, ou alors est-ce qu'il produit un équilibre avec plusieurs filtres parfois contradictoires ? Un des paris de cette exposition est bien de tenter ces équilibres contradictoires.
(Texte de Frédéric Weigel et de Yoshiko Suto)