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ジャン=バティスト・ジャニセ展


会 場: パレ・デ・パリ(群馬県高崎市大橋町96-2
期 間: 531日~62日、68日~69

観覧時間:
5/31(金)は午後6時~Electric Night vol. 20 終了時
6/1(土)6/2(日)6/9(日)は午後2時~午後6
6/8(土)は午後2時~Electric Night vol. 21 終了時

観覧費:無料

ジャン=バティスト・ジャニセ|Jean-Baptiste Janisset(フランス)
*第68回ジュンヌ・クレアシオン現代美術国際公募展 パレ・デ・パリ賞受賞

主催:パレ・デ・パリ
特別協力:竹中組、ジュンヌ・クレアシオン
協力:アンスティチュ・フランセ、ナント市、原人社

 

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ジャン=バティスト・ジャニセは、エコール・デ・ボザール(パリ)でおこなわれた第68回ジュンヌ・クレアシオンで選出され、パレ・デ・パリにてレジデンスをするために来日した。

ジャン=バティスト・ジャニセが高崎でレジデンスをおこなっている間、パリではノートルダム大聖堂が炎上、尖塔が崩落した。時をおかずに、焼失した尖塔と屋根を修復するために多くの寄付金が寄せられた一方で、公募された修復デザインには賛否両論の声が上がった。

14世紀に完成したとされるノートルダム大聖堂は、いわずとしれたゴチック様式を代表する宗教建築物である。しかしながら、焼失した尖塔部分は、オリジナルが取り外されたあと月日を経てから、19世紀に誇張された形で修復されたものである。そもそも文化遺産という考え方自体が近代の概念であり、古くなった建造物を修復すべきかどうかということが議論されるようになるのは19世紀のことである。ノートルダム大聖堂の修復を手掛けたのは、ゴチック建築に造詣の深い建築家ヴィオレ・ル・デュクであった。彼にとって修復するということは、完全な状態に復元することであった。しかし、目指すべき完全形は元の建築形態とはかぎらない。たとえ実存したことはなくても、理想を具現化しているのであればよい。したがって、理想を尊重する限りにおいて、オリジナルに変容を加えることも許されると考えた。ヴィオレ・ル・デュクが復元したノートルダム大聖堂の尖塔は、かつて実存した尖塔よりも全体的に高くなり、オリジナルにはなかった時代錯誤的な彫像が加わった。そのなかには建築家自身がモデルとなった彫像もある。修復にたいする彼の考え方と対照的なのは、ラスキンである。ラスキンは、過去のものに手を加えたとき、そこに宿る聖なるものも消え去ってしまうと考えた。過去は過去。聖なるものは、修復することはできない。ラスキンにとって修復は、破壊であり偽装であった。

ノートルダム大聖堂の修復をめぐり問題となっているのは、まさに、文化遺産の継承と聖なるものとの関係であろう。そうした関係は、ジャン=バティスト・ジャニセの作品にもみてとれるのである。彼の制作を説明するのは比較的容易である。まず、何らかの聖性をおびているとされ、人々の信仰の対象となっている彫像の型をとる。その型をもとに、石膏と鉛製のカラフルな立体作品をつくる。これが制作の基本だが、そのように制作された美術作品には、元の彫像がおびている聖性の痕跡は残るのだろうか?

美術館というものが誕生し、美術作品にたいする私たちの見方が定まってきた時代に、ヘーゲルは美術作品の変容について述べている。「芸術はもはや精神の要求を満たすものではなくなっています。以前の時代と民族が、芸術のうちに求め、見出していた満足、――少なくとも宗教の側がこの上なく頼りにしていた芸術上の満足が、いまやもの足りなく思われる。」i美術における宗教性はもはや過去のものとなり、宗教的感情を伝えていた美術はすでに消滅してしまい、美術は考察の対象となってしまったとヘーゲルは考えた。

高崎の倉渕地区には、18世紀を中心に造立されたとされる道祖神が数多く残されている。その形状はさまざまで、一般人には路傍にみられる他の神仏石像との区別も定かではない。どのような人が何を祈念して造立したのか、道祖神をめぐる信仰の起源は多岐にわたり、歴史的変遷はあきらかではないようだが、人が出入りする村の堺に置かれ、よそから災いが入ってこないように村人たちの生活を守るとともに、村を通る旅人の行路の安全を祈念したことが契機となっていたのではないかと言われている。近代におこった文化遺産という概念の延長に、文化財という概念が導入された。路傍にたたずむ素朴な石像は、やがて文化財としての価値を得ながら、いまでもどこか庶民的な聖なるものを残している。

ジャン=バティスト・ジャニセは、倉淵の道祖神を題材として立体作品を制作した。はたして、道祖神に結びついたこのような信仰的感情を、国や文化的な背景の違う者が感知できるものなのだろうか。

かつてロマン・ローランは、フロイトにしたためた手紙のなかで、宗教の源泉と思われるある特別な感情について語ったという。フロイトは『文化への不満』iiのなかでその件について記す。「この人(ロマン・ローラン)の説明によると、この感情は『永遠性』の感情とも呼べるものであり、際限のなさ、いわば『大洋性』の感情ともいうべきものだという」のだが、フロイト自身は「自分のうちのどこを探してみても」見出すことはできないと告白する。そして、つまるところ、「まだ自分の自我を、外から押し寄せる感覚の源泉である外界と区別していない」乳児の「無制限なナルシズム」が復活したような、境のない自我感情にすぎないだろうと述べている。

倉渕の道祖神公園には、2メートルを優に超える道祖神が設置されている。にこやかに寄り添う男女の双体道祖神で、男性が手にする杯に注ぐのか、女性は酒器をもっている。20年ほど前に記念碑として建立された。むかし倉渕の里にあったのに、消失してしまった道祖神をモデルとして、それを大きく拡大して模彫したらしい――。聞伝えが本当であれば、もはや存在しない文化遺産を、少し変容された形で今に伝えていることになる。そして、その石像を型取りして作品を制作したジャン=バティスト・ジャニセは、失われた信仰的形象を写したものを、さらにまた写したことになる。言ってみれば、鏡像の、そのまた鏡像だ。その制作過程において、男性像と女性像の顔と身体部分が入れ替わった。ジャン=バティスト・ジャニセによる選色も、どちらかといえば男女逆である。境界はあいまいになり、カテゴリーにおさまらない不思議な形象ができあがった。

考えてみれば、わたしたちが文化遺産にたいしてもつ感情とは、このようなものかもしれない。身近にある文化遺産は、わたしたち自身のことを語っているようにも、わたしたちを超えた聖なるものを宿しているようにも見えてくる。結びついているとも、かけ離れているとも感じられる。まるで自分と似た誰かを映すゆがんだ鏡像のようである。

(フレデリック・ヴェジェル、須藤佳子)

iG・W・F・ヘーゲル『著美学講義』長谷川宏訳

ii中山元訳を引用した。

 

 

 

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Nous avons accueilli Jean-baptiste Janisset en résidence au “palais des paris”, suite au prix obtenu lors de l’exposition “Jeune Création” en 2018.

 

Le résultat de sa résidence a été montré lors de l’évènement collectif “Kyokai” qui présente aussi une intervention d’Anemochore et une production de King’s Queer.

 

Du vendredi 31 mai au dimanche 9 juin 2019:
le 31 mai de 18h30 à 20h et le 1,2,8,9 juin de 14h à 18h.

 

Cette résidence est soutenue par la Companie Takenakagumi, en partenariat avec Jeune Création, l’Institut français, la ville de Nantes et l'entreprise Genjinsha.

 

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Jean-Baptiste Janisset a été sélectionné lors de la 68e édition de Jeune Création qui s'est tenue aux Beaux-Art de Paris, il est venu au printemps 2019 en résidence au "palais des paris".

 

Durant son séjour à Takasaki, la cathédrale de Notre Dame de Paris a pris feu et sa flèche s'est écroulée. Si la cathédrale achevée au 14e siècle est un joyau du style gothique, l'élément détruit date du 19e siècle et est lui-même une exagération en forme gothique. L'architecte Violet le Duc avait décidé d'augmenter la taille de la flèche, et y a même placé des sculptures anachroniques dont une est à son effigie. Au 19e siècle, la notion de patrimoine pose débat, est-il tolérable de rénover les vieux bâtiments ? Violet le Duc est interventionniste, préserver un héritage consiste en la reconstruction dans un état complet, même si cette forme n'a jamais existé réellement. Sauver le patrimoine religieux peut passer par une transformation ou par des exagérations, à la condition de respecter l'idéal du bâtiment. La position opposée est celle de l'historien Ruskin qui annonce qu'une restauration est un mensonge, que nous n'avons pas le droit de toucher aux choses du passé. Le sacré n'est pas reconstructible, il appartient à une période révolue.

 

Si cet incendie nous interroge sur la relation entre le patrimoine architectural et la notion de sacralité, le travail de Jean-Baptiste Janisset résonne avec cette problématique, mais plutôt que d'architecture, il s’agit pour lui d'une pratique de la sculpture. Ses oeuvres sont relativement simples à décrire : à partir d'un objet dévotionnel, il produit une empreinte servant de moule pour constituer un volume en plâtre coloré et recouvert de plomb. Mais reste-t-il quelque chose du sentiment dévotionnel de l'original dans ce qui devient alors une oeuvre d'art ?

 

Hegel a décrit les changements du statut des oeuvres à cette époque où naissaient les musées et où se définissait notre manière moderne de regarder l'art. D'après lui, la religiosité de l'art fait partie du passé, l'art du sentiment religieux est mort et devient un objet de réflexion : " A nos besoins spirituels, l'art ne procure plus la satisfaction que d'autres peuples y ont cherchée et trouvée. Nos besoins et intérêts se sont déplacés dans la sphère de la représentation et, pour les satisfaire, nous devons appeler à notre aide la réflexion, les pensées, les abstractions, des représentations abstraites et générales." (G.W.F Hegel, Esthétique, Introduction, Chap. 1, Section 1, §. 3, traduction de Samuel Jankélévitch)

 

À Takasaki dans le quartier de Kurabuchi, se trouvent des petites sculptures au bord des routes, elles datent pour la plupart du 18e siècle. Qu’elles soient appelées sekizo, sekibutsu, butsuzo ou encore dosojin, nous ne connaissons pas la fonction réelle de la plupart d'entre elles. Liées au bouddhisme ou à des rites populaires, il est raconté qu'elles protègent les voyageurs des dangers des chemins tout en protégeant les habitants des dangers des voyageurs. Avec la modernisation du pays, en fonction de leur localisation, certaines sont devenues la propriété de citoyens, d'autres sont devenues publiques et acquièrent petit à petit un statut de patrimoine, mais toutes gardent encore un sentiment de dévotion relativement répandu.

 

Jean-Baptiste Janisset, a produit une dizaine de pièces à partir du moulage de ces sculptures du patrimoine public au statut religieux des plus flou. Qu'en est-il de la possibilité sur le plan psychologique, un artiste étranger peut-il ressentir un tel sentiment dévotionnel, peut-il y être sensible malgré les distances culturelles?

 

Au vingtième siècle Romain Rolland échange avec Freud au sujet d'un sentiment qu'il appelait "océanique" et qu'il pensait à la base de la religion : " Ce sentiment, il (Romain Rolland) l'appellerait volontiers la sensation de l'éternité, il y verrait le sentiment de quelque chose d'illimité, d'infini, en un mot : d'« océanique »." (Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, Chap. 1)

 

Freud n'a jamais vécu ce sentiment océanique, il supposait que ce n'était rien d'autre qu'un phénomène psychologique, le "rétablissement du narcissisme illimité", en régressant à cette période où " Le nourrisson ne différencie pas encore son Moi d'un monde extérieur qu'il considère comme la source des multiples sensations affluant en lui."

 

La pratique de Janisset peut être considérée, soit comme le passage d'une puissance sacrée anhistorique, soit comme une forme de spéculation d'antiquaires de fétiches. Le choix d'une des deux hypothèses est relativement précaire, tout dépend si l'on croit à la position romantique de l'artiste. Néanmoins, quand l'artiste intervient sur un élément du patrimoine, il produit par son acte un dédoublement, il construit une oeuvre en miroir qui nous propose de nous interroger sur la possibilité d'un passage du sacré d'une époque à un objet d'aujourd'hui. Pour nous spectateur, tout ce qui semblait simple se complexifie alors, se dédouble, se stratifie... Malgré les siècles, Hegel semble toujours d'actualité, à faire de l'art avec du sacré, l'oeuvre devient paradoxalement objet de réflexion.

 

À Kurabuchi, une sculpture en pierre a été placée dans un parc afin de mettre en valeur le patrimoine dévotionnel du 18e siècle. Elle représente un couple dont la femme sert du saké à l'homme, elle date d'une vingtaine d'années et mesure presque trois mètres de haut. Elle a pour réputation d'être la copie agrandie d'un dousojin qui a disparu, elle témoigne de l'intérêt porté à un objet qui n'existe concrètement plus. Jean Baptiste Janisset en moulant cette sculpture produit l'empreinte d'une copie agrandie à partir d'une sculpture disparue, l'oeuvre résultante est le miroir d'un miroir d'une forme sacralisée, mais perdue. Durant le processus de fabrication, l'artiste a échangé malgré lui le corps et la tête de chacun des membres du couple où l'homme se met à servir la femme, et d'une manière similaire il a coloré la figure masculine d'une couleur connotée fémininement, et inversement. Dès lors, les frontières entre les éléments de la sculpture deviennent floues, de visibles contradictions nous empêchent de pouvoir classer les représentations et les significations de ces formes humaines. Pourtant très banal, ce couple nous apparaît éloigné, presque étranger.

 

Notre rapport au patrimoine est du même type qu'une expérience face à cette double sculpture! Alors qu'un objet ou un bâtiment nous est proche et qu'il nous parle de ce que nous sommes, jusqu'à représenter quelque chose de sacré pour nous, il appartient pourtant à un autre temps il nous semble si éloigné qu'il est déjà perdu, un miroir déformant en quelque sorte.

 

(texte de Frédéric Weigel et Yoshiko Suto)

 

palais des paris